Mouvement d’artisan : Mathilde Lamoise, ébéniste, concepteur créateur promotion 33


La formation concepteur créateur en métier d’art du Cerfav forme des artisans pour les accompagner dans la création de leur entreprise. Doués d’un savoir-faire précis dans leur discipline ils sont issus de tous les métiers d’art qui participent à la formation. Ils ont un an pour développer leur activité et leurs créations artistiques et design. Nous vous proposons de faire leur connaissance à travers un portrait qui met en valeur leur engagement dans la pratique du geste artisanal.

Mathilde Lamoise, ébéniste

Mathilde Lamoise a obtenu un cap et un brevet des métiers d’art en ébénisterie après avoir changé de voie professionnelle. À présent, elle veut ouvrir son entreprise, et la formation « concepteur créateur en métier d’art » lui semblait être un très bon outil pour réaliser son projet d’ébéniste indépendante. Elle a également travaillé dans le développement de projets culturels puis l’aménagement d’intérieur et la vente de mobiliser design avant sa reconversion.

Cette année, son projet est de travailler à la création d’une chaise. C’est un objet emblématique dans le travail du bois. En ébénisterie, pour comprendre l’évolution des savoir-faire, on étudie les sièges aux travers des époques. C’est un exercice de conception, de technique et de créativité qui l’intéresse tout particulièrement. Elle travaille en temps de pratique à l’Atelier 124 de Thibaut Périsse à Nancy.

Mouvement d’artisan : utilisation d’une guimbarde

❝ L’outil que j’utilise sur la photo est une guimbarde, un outil de chaisier. C’est Gilles, un menuisier en sièges de chez Laval, qui me l’a donné lorsque j’y étais en stage. Ce qui m’intéresse avec les chaises, c’est toute la symbolique de l’objet. C’est un marqueur d’époque, de mouvements culturels et sociaux. Être une femme ébéniste en indépendante, une profession encore majoritairement masculine, et faire une chaise, c’est un peu la façon que j’ai trouvée de montrer que c’est possible. C’est une certaine forme de revendication d’autonomie, d’encapacitation.

 Le travail à la guimbarde se perd un peu, même dans les manufactures. Il demande une certaine force et un apprentissage long pour la manier correctement. Cela prend du temps. Mais cela permet de travailler de manière plus instinctive. Son utilisation relève du façonnage, presque de la sculpture, on l’utilise peu en ébénisterie. Je m’en sers rarement, mais je trouve que c’est toujours très satisfaisant. Le geste est libéré, sans calculs, c’est presque le bois qui conduit le mouvement. Il y a un aspect très instinctif, très sensible, que j’aime vraiment beaucoup ! ❞

Mathilde Lamoise

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