« Tu vois quand tu peux » : exposition de la 23ème promotion des Compagnons Verriers Européens ouverte au public dès le 20 juillet jusqu’au 23 octobre à la Cour des Boecklin à Bischheim (67). Vernissage le 13 juillet à 18h.
Voici les projets de :
Elodie Michaud, option soufflage
Les prismatiques
Je présente ici trois objets, chacun est unique.
Le nom « Les Prismatiques » désigne l’ensemble de la collection, et chaque individu a un nom qui lui est propre.
Sensible aux formes géométriques, j’ai souhaité réaliser des objets facettés. La technique de la taille du verre permet d’obtenir ce genre de formes.
L’idée qui m’a amenée à ces pièces était de me consacrer à une technique. La plupart de mon travail depuis les Beaux-Arts s’est axé sur le travail d’atelier. Mes pièces sont très souvent des prétextes pour découvrir un matériau, un outil, une machine, un savoir-faire. C’est cette curiosité pour le travail manuel qui est à la base de mon inspiration.
Ce qui comptait dans ce travail était d’arriver au résultat le plus précis, le plus minutieux, de conserver des arêtes vives pour mettre en valeur la forme générale des pièces.
J’ai toujours été fascinée par le genre d’objets que l’on peut trouver au Musée des Arts Décoratifs, ou dans celui des Arts et Métiers. On sent sur ces objets un très long travail de patience, réalisés par un ou plusieurs artisans maîtres de leur savoir-faire.
Consacrer du temps à la réalisation d’un objet permet à la fois d’arriver à un résultat assez précis, mais également de parfaire une maîtrise de la technique employée.
Les Prismatiques sont des flacons, pouvant renfermer ce qui nous est précieux. Est-ce du parfum, une huile rare, ou quelque chose que l’on souhaite utiliser avec parcimonie ?
Ces trois flacons créent une gamme. Le type de taille est sensiblement le même, ils reposent tous sur le côté. Le bouchon est également une pique qui va jusqu’au fond du flacon.
Ce qui échappe
«Ce qui échappe» est un travail qui allie la technique du verre soufflé et
de la photographie. Ce qui m’a amenée au départ à ces pièces était l’idée de mettre en évidence la gravité, la chaleur, la force centrifuge… Ces outils invisibles qui, d’après moi, sont les principaux dans la pratique du verre à chaud.
«Ce qui échappe» est une incitation à faire l’inverse. Accepter de ne pas contrôler la forme. Je m’éloigne du savoir-faire du métier en n’utilisant aucun outil, hormis ces forces invisibles. Je n’ai pas d’idée précise du résultat.
La photographie m’a permis de saisir l’essence de ces objets en verre : le process. Ce moment précis où la matière prend forme. C’est une matière souple qui, en quelques instants, se fige. Elle peut donc montrer un mouvement, un geste spontané.
De la même façon, la photographie fixe un instant. Au cours de la séance, François Golfier a su mettre en valeur l’orientation que je souhaitais donner aux images.
Elles évoquent, entre autre, le travail à l’atelier, le rapport à la matière, et cette impression d’être dans une bulle en dehors du temps et de l’espace que l’on peut ressentir lors de la réalisation d’une pièce soufflée.
L’ensemble de ce travail est pour moi une manière de pointer ce qui me passionne le plus dans le processus créatif : cette passerelle entre une idée et sa réalisation.
Contact
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