Le Cerfav propose son expertise pour la fabrication de pièces en verre auprès de publics variés, notamment des artistes qui souhaitent intégrer des éléments en verre dans leur œuvre. Nous sommes allés à la rencontre de Michel Granger, artiste reconnu pour ses travaux sur la thématique de la Terre, dans le cadre de la réalisation d’une sculpture pour la ville du Creusot. Il partage avec nous son retour d’expérience sur ses collaborations avec le Cerfav passées et en cours.
Michel Granger, comment s’organise votre collaboration avec le Cerfav ?
J’ai déjà travaillé avec le Cerfav ; j’ai réalisé une sculpture pour la ville de Sochaux avec de gros blocs de verre, il y a quelques années. Pour le projet actuel avec la ville du Creusot, je suis en train de travailler avec la même approche.
J’ai sollicité le Cerfav pour un autre projet antérieur : un concours lancé auprès d’artistes et pour lequel on m’a sollicité. Il s’agissait de reproduire une petite vierge du 17ème ou 18ème siècle qui devait faire à peu près 30 cm de hauteur pour la chapelle de Bonson. Pour rendre mon projet, je suis arrivé les mains vides, j’ai précisé « si on me demande de refaire la Joconde, je ne peux pas ! ».
Le seule chose que je pouvais faire, puisqu’on a des photos de cette vierge, c’était de travailler sur sa découpe, j’ai donc proposé une grande plaque de verre, avec une découpe intégrant sa forme ; pour la placer à l’endroit où était posée la vierge. L’idée était que la découpe rende la vierge présente, qu’on la voit avec la lumière qui passe à travers mais aussi qu’on puisse l’y replacer si la statuette était retrouvée, ce qui n’est pas le cas pour l’instant [NDLR : elle a été dérobée en 2002]. J’ai gagné le concours comme ça.
J’ai d’autres projets auxquels je voudrais lier le verre – qui sont pour l’instant en gestation, et je pense revenir au Cerfav pour cela.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet en cours avec la ville du Creusot ? Pourquoi avoir fait appel au Cerfav sur ce projet ?
J’ai visité les industries de pointes présentes au Creusot. Il y a une grande fonderie et quand je m’y suis rendu, j’ai vu qu’il y avait de grandes tôles et j’ai voulu travailler avec. Mon projet de sculpture est très simple : c’est une très grande tôle qui fait 7 mètres de haut et 1 mètre 80 de large, par 7 centimètres d’épaisseur.
Ils faisaient aussi beaucoup de verre par le passé au Creusot. J’ai eu l’idée de travailler avec le feu, pour le fer et pour le verre. Dans cette tôle il y a des perforations dans lesquelles seront incrustées des éléments de verre que je suis en train de réaliser ici. Il s’agit de cercles qui intègreront des couleurs avec la technique du fusing (recuisson des éléments au four pour les faire fusionner).
La sculpture représente un personnage qui marche, il n’a pas de genre. L’idée est de représenter l’industrie dans laquelle il y a beaucoup de femmes. Le personnage évoqué est une galaxie.
C’est une constellation d’étoiles, c’est à la fois un homme et une femme, et une représentation de l’industrie locale (le métal et le verre). Ce qu’il y a derrière ce personnage, c’est aussi bien l’ingénieur, le manutentionnaire, le forgeron, le ferronnier …
Au cœur du personnage, il y a une sphère avec les continents, qui représente la terre. Cela fait écho au fait que les industries du Creusot travaillent pour le monde entier ; elles sont vraiment à la pointe de leur domaine.
Quand le projet doit-il prendre sa forme finale ?
La sculpture devrait être mise en place ce mois de juin 2023. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte et notamment la fabrication de la plaque de métal chez Industeel.
J’ai fait appel à la fonderie de Coubertin à Paris pour réaliser l’ensemble de la sculpture.
Je suis très heureux de travailler avec le verre parce que c’est un matériau que je vais utiliser bientôt, encore plus dans tout mon travail. Et puis je connais la maison ! J’avais envie de revenir travailler ici.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le matériau verre ?
L’utilisation du feu, et puis c’est un produit naturel. Ce qui m’intéresse dans le verre, c’est qu’il est capteur de lumière par sa transparence. Et cette sculpture que je réalise là, travaille en transparence : d’après son orientation géographique, le soleil doit passer devant et se coucher derrière donc on aura toujours cette captation de la lumière.
Pour avoir plus d’information sur le travail de Michel Granger, consultez son site internet.