Publié le 17 novembre 2022

Projet [G]host : Servane Blat et David Arnaud participent au salon RICCI

David Arnaud, chargé du projet [G]host et Servane Blat, artisane  en création verrière formée au Cerfav en 2021, travaillent ensemble sur les dispositifs numériques appliqués à la création en verre. Ils participeront au Salon « RICCI »  – Les 1ère Rencontres Internationales de la Culture, de la Connaissance et de l’Immersif  – les 22 et 23 novembre à Bliiida, Metz. On se plonge avec eux dans le « Métaverre » !

Servane, comment participes-tu au projet [G]host aux côtés de David ?

David m’a proposé de travailler avec lui sur certains projets qui intègrent [G]host : on a fabriqué un objet en pâte de verre, « multi-verre », pour l’exposition Craft 3.0 en avril 2022 au Luxembourg.  J’étais en service civique à ce moment-là. J’ai appris à utiliser les nouvelles technologies numériques et aujourd’hui je continue à m’impliquer dans ce projet parce que je suis invitée à faire de la médiation culturelle pour le grand public. C’est quelque chose qui a bien fonctionné et que j’ai débuté également pendant le service civique.

David, comment a débuté le projet [G]host ? Quel rôle joues-tu par rapport à l’implication de Servane ?

En 2021, quand Servane suivait la formation créateur verrier au Cerfav, je commençais à tester les technologies de réalité virtuelle. C’est très expérimental : on est sur le terrain et puis on teste des choses ; j’avais repéré qu’il y avait deux étudiantes à l’aise avec les outils numériques : Servane Blat et Jeanne Legrand.
On a fait un premier test, un peu en mode «découverte », en immersion avec un outil de conception 3D (Adobe Medium), pour pouvoir en tirer des maîtres-modèles ; ce qui n’est pas nouveau ! On le faisait déjà depuis quelques années au FabLab du Cerfav.
Mais la partie conception est vraiment intéressante parce qu’avec ces nouveaux outils, c’est très organique et ergonomique. Pour des artistes il est souvent plus important de travailler sur le design et la forme que de passer plusieurs années à maitriser les fonctionnalités d’un logiciel CAO sur un écran en 2D. Et surtout, spatialement, c’est vraiment intéressant de pouvoir se retrouver dans un espace en 3D et immergé, pour se repérer.
J’ai proposé une mission de service civique parce que je voulais aussi faire découvrir ces technologies à nos étudiants, stagiaires ou apprentis, mais aussi au personnel du Cerfav.
Ça a bien fonctionné avec Servane, parce qu’elle connaissait les gens, et elle a développé des compétences en médiation culturelle dans ce cadre.

On est à la fois sur l’accompagnement au développement de la création d’un objet et sur la communication vers le grand public pour leur montrer tout ce qu’on peut faire avec ces technologies.

Servane : En tout cas les petites branches qui ont été développées permettent au public de visualiser, sans forcément faire. On s’est rendu compte qu’utiliser la modélisation 3D en réalité virtuelle, c’est très complexe pour quelqu’un qui est juste de passage mais par contre ça permet au public d’être en observation. Ça peut être adapté à d’autres types d’artisanat aussi. Une fois qu’on fait l’impression 3D, on pourrait l’appliquer à d’autres matières.
David : Ce qui apporte du sens en fait à cette technologie, c’est le contexte, les gens derrière, les « vraies personnes » qui fabriquent des choses, sinon ça n’a pas d’intérêt !
Au salon RICCI, on va faire des choses concrètes, les faire connaître aux artisans. C’est toujours eux les juges. On essaie d’avoir une conscience d’usage de ces outils-là, une appropriation.
Servane : Même si je n’ai pas le matériel chez moi, ça me donne envie de pouvoir l’utiliser et en même temps je ne m’arrête pas à ça. J’ai plein d’autres idées qui partent plutôt de la matière directement. Travailler dans la conception m’a ouvert d’autres portes, des choses auxquelles je n’aurais pas pensé en étant juste dans le travail de la matière. Ça enrichit le travail quoi qu’il arrive !

Le virtuel augmente la capacité à concevoir les modèles, mais ça ne coupe pas du concret ?

David : Le rapport humain qu’on peut avoir avec des gens est important, comme cette question de la transmission des savoir-faire et comment on peut se l’approprier.
Aujourd’hui, ce qu’on voit ce sont des grosses entreprises ou structures qui vont numériser quelque chose qui existe, il vont prendre du réel, de la réalité sensible, des objets ou des activités humaines, et vont en faire des éléments numériques. Ça va même jusqu’à la spéculation avec l’utilisation des NFT dans le métavers. On n’a plus la limite de la matière et c’est reproductible à l’infini.
Avec certains projets de [G]host, c’était le cas avec « Multiverre », on a fait le chemin inverse : on passe du temps à concevoir virtuellement mais pour produire quelque chose de sensible, en faire une réalité sensible.
Que les artisans s’approprient ces outils-là, je trouve que ça a presque une dimension politique voire peut-être subversive ! On veut continuer à aller en atelier, mais dans l’atelier ça ne nous dérange pas de trouver un casque VR pour faire un peu de conception.
Servane : On ne va pas vers l’idée de tout numériser, apprendre à sculpter en virtuel et créer un objet qui restera virtuel et qui n’existera jamais dans la matière, ce n’est pas du tout l’idée.

Et justement qu’allez-vous fabriquer pour le salon RICCI ?

David : On part sur quelque chose d’assez pointu et précis. J’aimerais bien que on aille un peu plus loin parce que les outils ont un peu évolué. Idéalement ce serait une pâte de verre parce que c’est la technique de Servane.
Servane : Oui on est parti sur quelque chose d’assez pointu, plutôt végétal …


Le suspens reste entier ! Visitez le salon RICCI les 22 et 23 novembre pour découvrir la pièce et d’autres démonstrations dans le cadre de [G]host.

Vous pouvez retrouver Servane Blat en exposition à Laneuveville-devant-Nancy les 19 et 20 novembre.

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